Vos critiques de films (1er trimestre)

Déposez ici, en publiant un commentaire, vos critiques de films. Un film découvert en dvd ou à la télé, ou un film dans les salles en ce moment, partagez votre vision du travail du cinéaste.

4 commentaires:

  1. Bon, et bien j'ai pris beaucoup de retard, puisque je vais vous parler d'un film que j'ai été voir avant la rentrée de Septembre. Mais bon, mieux vaut tard que jamais.

    Il s'agit de "Les Enfants Loups Ame et Yuki" de Mamoru Hosoda, un film d'animation japonais de type shojo, c'est à dire manga "pour fille", ce qui correspond dans le cas présent à une jolie rêverie, dans le registre plutôt romantique, sans non plus tomber dans un film "à l'eau de rose".
    La narratrice, Ame, conte tout d'abord l'histoire de ses parents. Alors que sa mère était une japonaise comme une autre, son père quant à lui était un des derniers hommes-loup. Après son décès, quelques temps après la naissance de leur deuxième enfant, Yuki, la mère doit donc s'occuper de deux enfants-loup. Après un temps en milieu urbain, elle se résout à partir vivre dans la campagne, où elle trouvera le cadre idéal pour ses enfants, mais aussi pour elle-même. Suit l'histoire de ces enfants, alors qu'ils grandissent, dans ce milieu si différent de la ville telle qu'on la voit au début du film.

    Nous avons donc là un scénario assez simple, sans grande originalité dans son développement, mais qui permet de croiser différentes thématiques, et entre autres la question de l'identité et de l'humanité, ainsi que du rapport entre l'homme et la nature.

    Sans avoir le brio d'un film de Hayao Miyasaki, le film est assez efficace, de par sa galerie de personnages sympathiques, ses couleurs vives et un rythme bien tenu.

    Visuellement, l'animation est assez belle, mais reste imparfaite. Dans la première partie, à la ville, les décors très travaillés et stylisés permettent de rythmer l'action par leur redondance, cependant leur caractère partiellement tridimensionnel crée un décalage avec l'animation des personnages offrant un rendu parfois décevant.
    La partie à la campagne fonctionne mieux, mais l'on n'atteint pas la beauté de "Mon Voisin Totoro", pour ne citer que ce chef d'oeuvre de l'animation japonaise.

    Globalement satisfait par le film, intéressé par ses thématiques et l'évolution des personnages, en quête d'identité et d'un choix entre humanité et bestialité, les défauts énoncés ci-dessus me déçoivent tout de même un peu, surtout au vu de la qualité de "Summer Wars", du même réalisateur, sorti il y a deux ans, montrant que le mieux aurait pu être atteint.

    Le film reste cependant tout à fait recevable, et offrira un bon moment à un public large, qui pourra aller des plus jeunes, même au premier degré, aux cinéphiles qui en feront une lecture plus approfondie.

    Mais pour ces derniers, je me permets tout de même de conseiller plutôt un autre film d'animation japonais, traitant également de loups et d'humains, de bestialité et d'humanité, mais sur un ton plus dur, noir et violent, et sur fond d'interrogations éthiques et politiques, j'ai nommé "Jin-Roh" de Mamoru Oshii. Le fait de l'avoir vu la veille a peut-être altéré mon appréciation des "Enfants Loups Ame et Yuki".

    Paul.

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  2. Sur conseil d'Emma-Louise, qui a d'ailleurs déjà publié sur ce blog à propos de ce film, j'ai été voir Strabuck de Ken Scott.

    Le film raconte l'histoire de David Wosniak, un québécois qui, afin de gagner de l'argent, a donné son sperme de nombreuses fois dans une clinique proche de son domicile.
    Alors qu'il s'apprête à devenir père, et tandis que la mère de l'enfant hésite à lui confier cette responsabilité, il apprend cependant qu'il est le progéniteur de 533 enfants, qui demandent à connaître son identité.
    Ayant signé une clause de confidentialité, David engage un de ses amis comme avocat pour ne pas avoir à se révéler, mais en parallèle à cela découvre qui sont ses enfants en lisant les "dossiers" écrits par ceux-ci à leur père biologique, et se pose comme leur ange gardien, sans pour autant se révéler à eux.

    Le film est une magnifique réflexion sur la paternité, mais aussi la fraternité et la solidarité humaine. C'est avant tout une comédie, mais au-delà du rire se trouve l'émotion, et l'on aborde des thèmes très sérieux ; en particulier dans la société actuelle : David est partagé entre son caractère (sa "nature" ?), ses instincts de paternité, ses responsabilités en tant que fils, ami, frère et bientôt père, et d'importantes dettes à rembourser.

    Résolument tourné vers l'espoir d'une grande fraternité humaine, le film balade le spectateur au sein d'un Montréal féérique, d'une galerie de personnages attachants et profonds, et au coeur de l'humanité incarnée par David, dans toute sa complexité, ses doutes et ses paradoxes.

    Élan de fraîcheur en ces temps difficiles, optimiste mais lucide sur le monde et l'humanité, le film est certainement la plus belle comédie que j'ai pu voir depuis longtemps. Je le rangerais volontiers à côté de "Mary et Max" par exemple dans ma vidéothèque, mais m'empresserais de l'en ressortir pour le partager, car s'il est bien une chose que le film transmet avec brio, c'est ce sentiment que les humains forment une grande famille, et qu'il suffit de s'ouvrir aux autres et de partager avec eux pour ne plus avancer seul.

    Un chef d'oeuvre. A voir absolument.

    Paul.

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  3. Autant l'annoncer clairement avant de critiquer son dernier film : Michel Gondry est, à mon sens, un des meilleurs cinéastes contemporains.
    A l'exception de son "Green Hornet", que je n'ai pas vu, chacun de ses longs-métrages m'a enchanté, depuis "Eternal Sunshine of a Spotless Mind" à "Be Kind Rewind", en passant par "La Science des Rêves" et "Human Nature".

    Voilà, maintenant que ceci est dit et que le lecteur potentiel est averti de mon a priori positif avant même d'aller le voir, je vais pouvoir parler de "The We an the I".

    Réalisé avec une classe de jeunes du Bronx, à New-York, ce film est basé sur des événements réels, et parle donc des comportements humains, et de leurs évolutions selon la présence d'un groupe. A travers cette galerie de lycéens, des "bullies" ("brutes" ou "martyrisant") aux souffre-douleurs, des garçons aux filles, des bandes de potes aux asociaux, des fêtards aux artistes, c'est un belle brochette d'humanité que dépeignent Gondry et ses acteurs/élèves.

    C'est le dernier jour d'école, et le film se déroule quasi-intégralement dans le bus qui emmène chacun loin du lycée, et par conséquent loin du groupe. Le bus se vide, les personnages s'ouvrent, se font plus respectueux et proches les uns des autres. Plus sérieux.

    Rythmé par des séquences de flash-back qui mêlent réalité et inventions, tournées pour certaines avec un téléphone portable ou encore en stop-motion, le film est d'une grande dynamique visuelle, tandis que le bus avance, lentement, dans la nuit.

    On retrouve l'univers de Gondry : réalité entre-coupée d'onirisme, effets visuels loufoques, et surtout ce ton, entre comédie et "drame social", au sens de réflexion sur l'humanité.

    Très bien mené, porteur d'un réel qui transparaît clairement tout en étant adouci visuellement par la fiction, le film est, je trouve, une véritable réussite.

    On retrouve ces moments vécus, vus ou entendus. La réalité est bien là, mais observée du point de vue presque rêveur de Gondry, sans pour autant perdre sa dureté.

    A voir et à revoir.

    Paul.

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  4. SKYFALL

    50 ans, 007 fend l’âge mûr.

    Envolés les BMW, Les montres Breitling, les Gadgets à gogo, les piscines bleu-électrique et les fatales faciles.
    Si ce n’est quelques citations allusives au mythe; James rame, dur d’être un héros.

    A reculons j’y allais, le craquement des pop-corn et des sachets de cellophane me froissent et puis 50 ans, beaucoup de bruit pour rien.

    Mais voilà notre monde a changé, les héros et les icônes sont désormais crépusculaires, fallait qu’j’y aille.
    Après tout Christopher Nolan l’a bien anticipé, ce crépuscule avec son chevalier, noir.

    Pas gai notre James donc; le sens de l’humour pas trop et pour être d’attaque faut se reforger un corps et essuyer quelques trahisons. les femmes gouvernent le monde et ne ratent jamais leur cible, jamais vraiment. Monsieur Q se plante, son ordinateur aussi et le grand ordonnateur M perd les pédales.

    Pas si simple d’entretenir le mythe surtout si les méchants se mettent en plus à douter de leur identité (Mention spéciale à Javier Bardem redoutable d’intelligence dans son jeu tragico-comique).

    Ce nouvel épisode est surprenant et redoutable d’acuité sur un monde qui marche à bout de souffle au rythme des algorytmes.
    Reste une Aston Martin (50 ans au compteur) planquée dans un garage et qui fera parler la poudre.

    Mais pour quel monde, au fait ?

    Jean-Marc André

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